samedi 4 avril 2015

du liquide sur les hauts plateaux



Tandis qu’ici et là on lit Vie des hauts plateauxici un article bien vu (si je puis me permettre) de Sissi sur Critiques Libres et , Paumée qu’elle l’appelle, le très beau blog de Brigitte Célérier (l’un des plus anciens que je connaisse) qui mêle la lecture à la vie ; ailleurs c’est Liquide qui remonte à la surface grâce à l’Avis textuel de Marie M. J’aime ces coïncidences qui rapprochent deux de mes livres apparemment les plus éloignés. Car j’ai beau faire (beau faire en effet est mon projet pas seulement dans le sens de faire beau), j’ai beau faire de mon mieux pour ne pas devenir le singe de moi-même en m’imitant de livre en livre comme certains éditeurs encouragent leurs auteurs à le faire, l’ensemble des miens n’en est pas moins l’inévitable grappe de siamois soudés par tous les coudes à la fois (ou même parfois par la figure) qu’il ne peut manquer d’être. Bien sûr, à l’évidence, tout oppose Vie des hauts plateaux à Liquide. Autant l’un ressemble à la vie qu’on aime dire vraie, autant l’autre pourrait passer pour une simple suite de loufoqueries drolatiques. Autant l’écriture de Liquide était travaillée, autant pour le dernier je n’ai recherché que la simplicité de l’évidence. C’est que l’évidence n’est pas. Ni celle de ce qui est dit dans Vie des hauts plateaux, ni non plus l’opposition avec Liquide, malgré l’ambition réaliste (voire hyperréaliste) d’un livre qui assumait son statut de roman. Le conformisme social qui est l’un voire le sujet de Liquide est loin d’être étranger à Vie des hauts plateaux. Quasi dépourvus de tout libre arbitre, les personnages n’y font rien d’autre que de se conformer au programme, lequel est d’une pauvreté exagérée juste le temps de nous faire rire – avant de nous dire qu’elle ne l’est pas tant que ça. La pauvreté du programme. Exagérée. Pour dire encore une fois et d’une autre manière cette tragédie du conformisme, il me fallait la forme la moins conforme possible, dont j’aurai l’occasion de vous parler en direct le mercredi 29 avril, puisque la librairie La Belle Lurette me fait le plaisir de m’inviter ; ce sera à 19h30 au 26 de la rue Saint-Antoine, celle de Paris bien sûr (je ferai un petit rappel quelques jours avant).


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