lundi 23 mai 2022

« Out of the blue »

Lucie ne sait toujours pas quelle forme donner à son travail. Elle pourrait filmer le feuilletage de son carnet, les dessins, les gribouillis, les photographies, intituler cela Autour d’Out of the blue (pas très convaincant), demander à Clément son aide, on entendrait Lucie lire des passages, ses doigts tournant les pages, la musique de Neil Young, des images d’elle cherchant la piste de Linda Manz sur Internet. Ensuite elle craquera une allumette et brûlera le carnet. Hop plus rien. Parti en fumée comme l’héroïne du film. Elle va faire cela, un film sur sa recherche, son obsession, simplement raconter comment elle s’y est prise. Elle est soulagée d’avoir trouvé comment s’y prendre, maintenant il lui faut trouver un homme qui voudra bien coucher avec elle pour 1500 euros.


Elodie Issartel a trouvé la forme à donner à son travail : celle d’un roman intitulé Out of the blue comme le film de Dennis Hopper sur lequel Lucie doit rendre son travail, parce qu’elle – Lucie – est fascinée par Cebe, le personnage central du film, ou par Linda Manz, qui l’interprète, au point qu’elle en devient, Lucie, fascinante à son tour à l’intérieur de son propre film, qu’elle imagine ou qu’elle vit. On peut lire Out of the blue sans voir vu Out of the blue ; c’est mon cas – j’ai juste réécouté un peu Neil Young pendant ma lecture ; on pourra relire Out of the blue après avoir vu Out of the blue ; ce ne sera peut-être pas exactement le même film, pardon, le même livre. Out of the blue, le roman d’Elodie Issartel, est paru récemment aux éditions Vanloo.



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