À la page 69 de Déblais (qui vient de paraître aux éditions Louise Bottu), Alexander Dickow écrit :
« Tout comme le livre, le fragment aspire à parler de tout. »
C’est une bonne façon de dire, en peu de mot et d’autant mieux, aussi bien l’ambition de ce fragment que celle du livre entier.
Il n’est pas étonnant dès lors que j’y trouve dit ce que par ailleurs j’ambitionne pour moi-même, par exemple :
« Ce narrateur peu fiable a raconté un récit qui en cache un autre. »
« Le livre ouvert ressemble assez à une gueule ouverte. Quand vous l’aurez refermé, ce livre, quelle part de vous aura-t-il engloutie ?
voire, tout simplement, ce que je pense :
« La plupart des romanciers écrivent comme on creuse une ornière. »
ou encore :
« La mode est à la production sérielle. Au ressassement. Trouver un truc, creuser l’ornière, l’exploiter jusqu’à son érosion totale. Nous admettons la répétition comme conséquence nécessaire de l’unité de vision. Nous avons perdu le sens de l’embardée. L’artiste se résigne à n’être pas plusieurs. Nous assumons l’identité qu’on nous assigne. Mais il faut faire autre chose. »
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