C’est un extrait des Chevals morts, d’Antoine Mouton, qui vient de (re)paraître aux éditions La Contre Allée ; il faut que vous lisiez ça :
je veux que nous soyons comme ce couple que j’ai vu dans le métro l’autre jour
ils étaient assis côte à côte
elle s’est levée la première il est resté assis
il a posé la main sur le siège où elle était assise et il l’a caressé avant de la rejoindre
et en le caressant il a eu ce sourire
ce sourire fait que les chevals morts restent loin
je veux être comme cet homme, que la chaleur de ton cul soit la chose la plus précieuse du monde
la chaleur que ton cul diffuse aux objets sur lesquels tu t’assois, qu’elle soit toujours divine absolument
même si ton corps est loin de moi même si tu t’es levée avant moi, je serai là pour sentir la chaleur de ton cul là pour la retenir là pour en jouir et que mon sourire soit l’épouvantail le plus obscène du monde contre la course des chevals morts sur la lande