mardi 5 avril 2022

Éloge de la déception : un billet politique

Souvent, on a peur d’être déçu. Alors on fait en sorte de ne pas l’être.

C’est bientôt les élections présidentielles. Les élections présidentielles, c’est souvent une source de déceptions. La presse aime bien parler des « déçus ». Personnellement, je n’en ai jamais fait partie. Depuis que j’ai l’âge de voter (et qu’en effet je vote), jamais je n’ai eu l’occasion d’être déçu par tous ces gens qui se sont succédé à l’Elysée. La déception me fait défaut. La déception me manque. Je suis déçu de n’être jamais déçu – car pour être déçu, encore faut-il avoir nourri un espoir, si modeste soit-il. J’aimerais, pour une fois, avoir une chance d’être déçu. Alors j’accorderai ma voix au candidat qui a le plus de chances d’être élu et de me décevoir, plutôt qu’à ceux qui n’ont aucune chance de me décevoir.

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