A Paris, vous êtes allés échouer chez l’oncle Léon, rue Chappe, dans cet appartement que lui avait payé sa grand-mère Madatine. (Votre mère, elle, n’a jamais rien reçu d’équivalent de la part de sa grand-mère.) L’appartement donnait en plein sur le square Saint-Pierre, le funiculaire, le Sacré-Cœur à gauche ; il y avait vue dégagée sur Paris. Vous avez donc séjourné chez Tonton Léon. Sa femme Nelly est tombée sur l’œillet qu’Aline t’avait offert, elle l’a jeté.
Tu as eu envie de revoir la Villa Robert Lindet, ton ami Guy Bourk et aussi Jacqueline Dubernais. Tu es donc allé à la recherche de Jacqueline Dubernais, qui avait déménagé mais qui était restée dans le même quartier. C’était devenu une très belle jeune fille avec de beaux cheveux blonds, mais hélas un visage très triste. Son père avait été mobilisé en 39 et elle était restée toute seule avec sa mère qui souffrait d’un cancer et qui était morte dans ses bras dans d’atroces douleurs. Jacqueline en a été très frappée et n’arrivait pas à s’en remettre. Son père a été très gentil avec toi ; il est allé rechercher dans un tiroir la photo où vous étiez tous les deux en communiants. Tu souffrais de voir le pauvre petit sourire très triste que Jacqueline essayait d’avoir en te regardant. Tu te rappelais la fillette gaie et enthousiaste que tu avais connue jadis.
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