Une fois, par curiosité, tu es allé jusqu’à Gretz, dans la « villa » de ta tante (c’était une résidence secondaire ; elle vivait à Arras). Un carreau de la fenêtre de la cuisine était cassé, tu as pu entrer à l’intérieur. Tu as pris l’habitude de venir le week-end à vélo (c’était à environ quarante-cinq kilomètres) pour cultiver le jardin. Tu rapportais tes récoltes à Paris.
A Gretz, tu avais fait la connaissance de la voisine, qui avait six garçons. Elle possédait un appartement vide rue Boyer, dans le XXe. Elle vous a proposé d’aller y habiter. Comme vous ne pouviez pas rester éternellement chez Madame Nicollet, vous avez accepté. Mais il n’y avait vraiment pas de confort, alors finalement tu as décidé que vous iriez habiter chez ta tante à Gretz, au forcing. Mise devant le fait accompli, elle a été furieuse. Finalement, elle s’est habituée.
Peu de temps après, ta grand-mère Bonne Maman est morte, à Arras. Mais tous les départements au nord d’Amiens étaient en zone interdite. C’était très difficile d’y aller. Seule ta mère et ta sœur ont pu aller à son enterrement. (Ensuite, quand les Allemands ont envahi la zone libre, les liaisons vers le nord de la France se sont assouplies.)
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