Ce n'est pas à proprement parler un événement mais ça en sera un si vous venez demain samedi (à peu près toute la journée avec une pause pour déjeuner quand même) au Cultura de Rambouillet (ZA du Bel Air) où je serai avec Pas Liev, Elise et Lise et mes Notes sur les noms de la nature.
vendredi 29 juin 2018
jeudi 28 juin 2018
Nouvelles très brèves (12)
La naissance, cette
injonction du monde extérieur à respirer ! À vivre ! Il
fit tout pour occulter cet affreux moment, tant et si bien qu'il y
parvint.
dimanche 24 juin 2018
"Tu es né pour chanter les Louanges des Chérubins."
Le titre du premier roman d'Anne Karen rime avec son nom, Rouge
encore du baiser de la reine, emprunté à Nerval, poète à tout
relié, à tout un passé de rêve, et poète qui n'est qu'une porte
vers un texte écrit d'« une écriture à l'encre rousse,
serrée petite et ronde » et recouverte « par la main de
Michel Psellos » (j'avoue avoir dû recourir à l'oracle
numérique pour mettre une identité sous ce nom) qu'un certain René
Nanak, historien et « membre émérite de l'Institut d'histoire
et de civilisation de Byzance au Collège de France » se
propose de mettre au clair. Un palimpseste, donc.
La description de l'écriture ci-dessus fait partie d'un
avertissement au lecteur sur la nature du texte qu'on va lire, ou
plutôt dont on a déjà commencé la lecture puisqu'il est placé
après la première des vingt feuilles écrites l'eunuque nain
Nicétas, petit et rond comme son écriture (je le vois roux aussi
mais est-ce dit?), seul narrateur, dont Michel Psellos est le
destinataire chéri. Car tout ici n'est qu'amour. Quelques horreurs
traversent bien ce onzième siècle byzantin étonnamment évoqué,
mais rarement voix humaine n'aura été aussi incarnée :
Nicetas, le nain, l'eunuque qui a passé sa vie à aimer, à
s'effacer comme si l'un était l'autre, vit vraiment dans ce texte
qui lui donne vie :
« "Tu es un ange du ciel", disait ma nourrice. "Tu
es né pour chanter les Louanges des Chérubins." Je ne suis de
fait ni un homme ni une femme... »
mercredi 13 juin 2018
demande de crédit
Il y a des moments où l'on n'a vraiment pas le temps d'écrire des
billets sur les livres qu'on lit et c'est dommage quand ils le
méritent. Trouver les mots pour rendre compte c'est pas un truc de
rigolo qui prend les choses à la légère. Dire de quoi ça parle ça
non car quand ça parle c'est que précisément ça parle aussi
d'autre chose. Je pourrais toujours recopier un passage, ça pourrait
donner une idée de ce à quoi ça ressemble mais il n'y a pas deux
passages pareils alors forcément l'idée serait fausse. C'est un
livre sans échantillon fourni. Alors il ne vous reste plus qu'à me
faire crédit. C'est un livre fort. Lisez-le. Suites. De Bruno
Fern. Aux éditions Louise Bottu.
lundi 11 juin 2018
Il faut le dire quand la nuit tombe.
Voilà. Il y a un moment où il faut bien l'admettre. Un nouveau
roman va paraître. Oui, dans le Lot, à l'automne dernier, à la
Maison De Pure Fiction, c'était à ça que je travaillais. Il
s'appelle Seule la nuit tombe dans ses bras. Non, ce n'est pas
très annocquien comme titre. C'est sans doute parce que le roman
n'est pas tout à fait de moi. Mais quel est le livre dont on peut
dire en toute assurance qu'il est tout à fait de soi ?
Il paraîtra quand même chez Quidam, en tout cas, et à la rentrée
dite littéraire qui plus est, le 23 août pour être précis. Il
n'est peut-être pas à mettre entre toutes les mains. Mais dans les
vôtres, assurément si.
vendredi 8 juin 2018
Double arcane
En attendant des nouvelles davantage de ce monde je pose ici ce
Double arcane, dont je n'ai pas envie pour le moment de dire
d'où ça sort.
samedi 2 juin 2018
Embauchez plutôt des tardigrades !
« Cent ans ? Une peccadille pour eux. Dessiqués, ils
pourraient patienter sans compter jusqu'à ce que les conditions
favorables leur donnent le feu vert pour se gorger d'eau et reprendre
leur vie active comme si de rien n'était, un sommeil de Belle au
bois dormant, le simple baiser d'un matin plus brumisé que les
autres, plus appuyé aussi : vingt-quatre heures de mouillette
avant de pouvoir reprendre leurs esprits.
Nos entreprises, plutôt que de jeter leurs employés et leurs
ouvriers dans les filets du chômage verraient là une occasion en
or. Vidangé de son eau, le personnel ne prendrait plus trop de place
et ne demanderait pas de soins particuliers si ce n'est de veiller à
l'hygrométrie du débarras où il serait remisé. Lorsque la
conjoncture s'améliorerait, il suffirait d'organiser un apéritif
dînatoire, d'offrir un drink à tout ce petit monde sec pour le
remettre d'aplomb avant de l'engager à nouveau, et de conclure le
tout par une poignée de main humide. »
… écrit Christine Van Acker dans la Bête à bon dos,
récemment paru dans la collection Biophilia des éditions José
Corti, et découverte à l'occasion de mon récent séjour en
Chapitre Nature. Le tardigrade n'est qu'un des multiples
protagonistes de ce bestiaire savant et joueur, et s'il parade en
couverture c'est qu'il est à coup sûr, n'en doutez pas, l'avenir de
l'homme.
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