jeudi 30 janvier 2020
Le Président Macron dénonce l'usage des armes LBD lors des manifestations.
Le Président Macron, également leader du mouvement des Gilets Jaunes, pose avec un t-shirt "LBD" arborant un chat éborgné pour dénoncer l'usage de ces armes lors des manifestations récentes qui l'ont opposé à lui-même.
mardi 21 janvier 2020
L'arbre de Joël
Écrire la vie d’un homme qui écrit la vie d’un homme.
Écrire
la vie d’un homme qui voudrait vivre la vie d’un homme mais qui,
par lucidité, par humilité, y renonce et l’écrit.
Le
nouveau roman de Joël Baqué se présente comme une vie de Théodoret
de Cyr, biographe de Syméon. La biographie d’un biographe.
Hagiographe même puisque Syméon est saint.
Théodoret
dit je et son nom n’apparaît presque jamais. Théodoret s’efface.
C’est une autre façon, plus humble encore de s’effacer,
puisqu’elle se fonde sur sa propre faiblesse, que de s’effacer au
désert comme, à l’exemple de Syméon, il est tenté de le faire.
Bien
sûr, écrivant moi-même ce billet sur le livre d’un écrivain
écrivant sur un autre, je ne peux m’empêcher de penser que la
littérature, cette chose vers quoi l’on tend en sachant ne pouvoir
l’atteindre pleinement, est au cœur même du sujet.
L’arbre
d’obéissance, de Joël Baqué, est paru à la
rentrée dernière aux éditions POL.
mercredi 8 janvier 2020
de la séparation de l’auteur et de son œuvre
La question de la séparation de l’artiste et de son œuvre revient
sur le tapis. Pour une fois (qui vraiment n’est pas coutume) j’ai
un avis, et comme tout le monde s’en fiche je le donne. Faut-il
séparer l’artiste de son œuvre ? Clairement : oui.
Précisément dans le cas où celui-ci serait un criminel tandis que
celle-là aurait quelque valeur : l’œuvre, si belle
soit-elle, ne saurait exonérer son auteur de ses crimes ; que
la justice fasse son travail. Hop, tout le monde est d’accord.
Parfois,
me dira-t-on, cette distinction est difficile à opérer, lorsque
l’artiste lui-même s’est chargé d’organiser la confusion
entre son œuvre et sa personne ; c’est le cas dans l’affaire
qui défraie la chronique du moment. Oserais-je le dire ? Ça me
paraît une malhonnêteté d’auteur. N’importe quel chic type
écrivant des livres pleins de bons sentiments, il n’en manque pas,
devrait à ce titre connaître un succès assuré.
Mais
il faut quand même bien dire que ce qui rend cette confusion
possible, ce qui fait qu’un artiste en vue – ou un homme
politique, ou un sportif, ou n’importe quel personne en vue – ose
se permettre ce qu’il n’oserait sans doute pas dans une autre
position (assumons le lapsus, ça fera une blague dans ce sérieux
billet), c’est que le public, de manière générale, est bien trop
attentif à la personne. On crée des icônes vivantes, on les rend
désirables. On récompense des artistes au lieu de promouvoir leur
œuvre, on élit des personnes au lieu d’élire des projets –
c’est pour ça qu’on les honnit aussitôt ou presque, au lieu de
lutter contre leurs idées. Bref, on n’en est pas encore sortis, de
cette vieille représentation du monde avec ses héros, ses saints,
etc. Quand on élira des projets politiques anonymes, quand on
publiera des œuvres sans noms d’auteur, on aura peut-être enfin
franchi un pas.
lundi 6 janvier 2020
Nous avons parlé.
– Je préférerais parler d’autre chose.
– Parlons
d’autre chose alors.
–
Mais ce n’est pas possible.
–
Pourquoi ?
–
Parce que si on parle d’autre chose pour parler d’autre chose,
c’est comme si on parlait de la même chose en négatif.
–
…
–
Tu vois ce que je veux dire ?
–
Mmmm… oui je crois.
–
Voilà.
–
Quand même…
–
Oui ?
–
Est-ce que parler de l’impossibilité de parler d’autre chose,
c’est encore parler de la chose ?
–
Ah non, en effet, ce n’est pas vraiment la même chose ; je
n’y pensais pas.
–
D’ailleurs, la preuve : nous avons parlé.
jeudi 2 janvier 2020
rentrée littéraire de janvier
Après la rentrée littéraire de septembre qui intervient juste au
moment où tu reprends le travail et où tu n’as plus un moment
pour lire, voici venir la rentrée littéraire de janvier qui, elle,
intervient non seulement au moment où, reprenant le travail, tu n’as
plus un moment pour lire, mais aussi quand, les fêtes de Noël
passées, tu n’as plus un kopeck pour acheter un livre.
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