Ce ne sont certes pas les premiers sujets d’émerveillement que Pascale Petit nous propose, mais, une fois n’est pas coutume, ceux-ci s’assument comme tels au point d’en prendre le titre, dont les belles éditions Série discrète font briller les lettres sur fond rose : Sujets d’émerveillement. Il s’agit cette fois d’anagrammes ; mais il s’agit toujours de poésie, voire d’ode :
ode
illuministe
luminosité
d’île
nul midi
s’étoile
imité
d’un soleil
île mon
lieu dit
distille un
émoi
et illusion
idem :
il isole,
démunit
dès minuit
l’œil
mille soi
de nuit
médite
illusion
du soleil
intime (…)
Il y a encore seize autres distiques à cette ode illuministe, qui prolonge l’ondulation du sens, de surprise en surprise. Bien sûr l’anagramme est souvent révélation :
Il était une fois
il était une soif
sitôt l’eau finie.
(Dans une postface intitulée précisément « Sujets d’émerveillement », Pascale Petit retrace l’Histoire de l’Anagramme, dont les révélations nous émerveillent depuis l’Antiquité, de Lycophron à Michelle Grangaud en passant par Dorat, Desnos, Unica Zürn.)
Les couleurs aussi y ont la part belle, qu’elles soient juste sorties du tube :
magenta
ange mat
bleu outremer
trouble remue
rose de parme
madrépores
ou bien mélangées :
jaune + vert émeraude
jeu d’aventure amère
je rêve au demeurant
En conclusion :
Les sujets d’émerveillement de Pascale Petit ?
Applaudissements lettrés ; je me délecte. (Liev)
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