Un beau jour, à la DF, tu t’es rendu compte que tu étais vraiment très fatigué. Tu avais du mal à respirer, tu n’avais plus de forces, tu avais de la fièvre. Tu as laissé tomber la grande échelle que tu transportais verticalement d’un coin à l’autre de l’atelier, dans la travée. Si quelqu’un s’était trouvé en dessous à ce moment-là et avait reçu l’échelle sur la tête, il aurait pu être tué. Alors ton chef, Brou, t’a dit qu’il fallait que tu ailles à l’infirmerie, que tu ne pouvais pas rester comme ça. Le médecin du travail, qui était à demeure à la société, était un médecin italien, très collaborateur. Il t’a examiné, ausculté. Tu avais – tu l’as su par la suite – tous les symptômes de la pleurésie. Sa conclusion, ça a été : « Bon, je vois ce que c’est : vous cherchez à tirer au flanc. » Tu n’as même pas été arrêté, et tu as dû continuer à travailler comme ça jusqu’aux vacances. Heureusement, au mois d’août, avec ta mère et ta sœur, vous partiez en vacances à Arras, chez ta tante. Là, Tata t’a fait examiner par le docteur Château, le médecin de famille (un grand catholique qui a eu vingt et un enfants avec la même femme). Il t’a ausculté et il t’a dit tout de suite : « Vous faites une pleurésie. Mais je vais vous passer à la radio pour voir ce qu’il en est. »
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