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samedi 12 octobre 2024

Souvenirs de mon père, 9

Toujours de sa main, la suite du passage posté samedi dernier :


En 1937, c’est l’année de la mort de Petit-Père (son grand-père paternel, qui faisait vivre sa fille et ses petits-enfants) et là que nous avons quitté Paris pour rester définitivement à Amiens ; nous ne sommes pas allés à Gretz. Mais en 1938 nous sommes allés à Arras pour les vacances de Pâques. Pour les grandes vacances je suis retourné seul à Gretz. C’était l’année des menaces de guerre. Tata (la sœur aînée de son père décédé) a téléphoné à Tonton Léon (le frère de sa mère) pour lui demander comment j’allais  retourner à Amiens. Il lui a dit qu’étant donné les événements, il valait mieux que je reste plus longtemps à Gretz. Tata lui a répondu : « Dans ce cas, Léon, il va falloir réviser les émoluments ». J’ai compris que, pour accepter de me garder en vacances avec elles, la sœur et la mère de mon propre père voulaient que le frère de ma mère les payent avec l’argent venant de mon grand-père. J’en suis resté très mortifié et, curieusement, je le suis toujours.

Je n’ai plus jamais revu ma grand-mère. Elle est morte en 1942 et seules Maman et Milou sont allées à son enterrement. Peu avant sa mort, Milou lui avait écrit, mais Tata a dit que c’était une lettre hypocrite dictée par sa mère, ce qui n’était pas du tout le cas, et ne lui a pas fait voir, ce qui est très mal.

Depuis 1941, nous habitions à Gretz en résidence principale et unique et nous sommes retournés en vacances à Arras en août 1943, Milou et moi avec Maman. Ensuite, je suis retourné à Arras en septembre 1943, comme je l’ai dit, pour y soigner ma pleurésie.

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