Ça m’étonne toujours, qu’on veuille lire un livre pour se (s’en) faire une idée. Je
suis moins ambitieux : je lis juste en espérant me faire Plaisir. Avec, comme au restaurant, une petite curiosité supplémentaire pour ce à quoi je n’ai pas encore goûté ;
surtout, certes – faute avouée à moitié pardonnée –, si nous ne sommes pas encore trop nombreux à y avoir goûté.
Parfois, ensuite, il m’arrive de donner mon avis. C’est juste les fois où il n’est pas humble. Quand il l’est – ça arrive –, je le
garde pour moi.
Commentaires
Malin comme je ne suis pas, je n'avais pas pensé que Google irait me
chercher sous mes liens. Il ne lui a fallu que quelques minutes,
peut-être moins. Rapide, l'animal. N'empêche...
Commentaire n°1
posté par
PhA
le 11/01/2010 à 10h59
Aussi vite qu'un avis perd son humilité.
Commentaire n°2
posté par
albin
le 11/01/2010 à 11h03
Pas tout à fait quand même : l'avis l'avait perdu à la naissance.
Parfois il m'arrive de lire un auteur pour m'en faire une (ma
propre) idée, surtout lorsque ses livres sont très controversés (et les
pires critiques viennent, parfois, de ceux qui ne l'ont
même pas lu) (Ex. Michel Houellebecq, Richard Millet, sont deux
écrivains que j'ai commencé à lire, par curiosité, puis, par plaisir et
plein d'autres aussi).
Et si ma "curiosité" est déçue, j'essaie péniblement d'aller jusqu'au bout pour ne pas trancher sans arguments.
Philippe Annocque, je ne sais pas pourquoi;o) je l'ai lu d'emblée par plaisir et avec plaisir... mais plein d'autres aussi.
(Google çà fait peur tout de même;o))
Commentaire n°3
posté par
Ambre
le 11/01/2010 à 11h33
C'est sans doute que vous avez le goût du risque, ou - plutôt - que
vous sentiez plus ou moins consciemment que ça valait la peine
d'essayer. Il y a parfois certains avis négatifs très
prescripteurs (ça dépend aussi d'où ils viennent). Quand il m'arrive
d'être déçu et d'aller quand même péniblement jusqu'au bout, ce n'est
pas en quête d'arguments, mais plutôt parce que j'ai
encore un espoir de plaisir.
Pourquoi, Didier Da ?
L'humilité et la sincérité n'existeraient plus ?
Commentaire n°6
posté par
Pascale
le 11/01/2010 à 19h31
Je crois que ce que Didier veut dire, c'est que lorsqu'on prend la
peine de donner son avis, c'est qu'on lui accorde de la valeur. (En tout
cas, quand il m'arrive de donner mon avis, c'est par
définition sans humilité.)
"Aller jusqu'au bout... parce que vous avez encore un espoir de
plaisir". C'est beau cette phrase. Vous êtes quelqu'un de positif. En
plus, je pense avoir un peu menti, il m'est arrivé de ne
pas aller jusqu'au bout et pas toujours par déception, par manque de
courage, ex. Ulysse de Joyce!
(j'ai envie de rire mais je vous jure que c'est vrai)
Commentaire n°8
posté par
Ambre
le 11/01/2010 à 20h58
Bien sûr, on peut abandonner une lecture pour bien d'autres raisons,
tout simplement parce que ce n'est pas le bon moment. Et rien n'empêche
d'y revenir. (Ulysse, je l'ai lu à vingt ans ;
à cet âge-là on n'a peur de rien ! Je ferais bien de le reprendre, d'ailleurs.)
J'ai lu récemment un livre dont je n'avais pas la moindre idée, à part le titre qui devait en être une à lui tout seul.
Après avoir liquidé sa lecture, je me sentis comme en état de manque.
Etat de manque ? Bon signe.
A part une sorte d'instinct un peu animal mais assez sûr qui me guide
vers mon plaisir, j'ai rarement une idée sur ce que je vais lire ; c'est
l'aventure. Un peu comme écrire, d'ailleurs. C'est
après coup que je pense.
Lire :un plaisir boulimique avec bien une vingtaine de livres de
chevet en permanence, ils sont là.Certains seront jetés aux calanques
dès les premières pages pas le bon moment ,
mais je leur donne presque toujours une deuxième chance, un deuxième
rendez- vous et là çà dépend encore ... du temps que je peux leur
consacrer.Plaisir du texte et plaisir de voir
comment il est fabriqué.Une sacrée histoire se joue là.
Commentaire n°10
posté par
marie guegan
le 11/01/2010 à 21h52
J'en ai aussi qui attendent leur seconde chance, ils l'auront. D'ailleurs chaque lecture, heureuse ou non, est une histoire.
Mais vous êes partout!!! Au hasard d'une recherche d'un article de
André Velter sur un écrivain qui me passionne (Marcel Moreau) j'atterris
aussi ici !
Commentaire n°11
posté par
Ambre
le 11/01/2010 à 22h07
Ah ben oui. Mais je ne vois ni Marcel Moreau ni André Velter sur la page ?
Normal, ce sont les pages précédentes qui m'ont amenées sur celle de
F. Bon et d'ailleurs je n'ai pas trouvé chez lui ce que j'étais sensée y
trouver sur Marcel Moreau. Mais je prépare un "truc"
donc je ne vous donne pas le lien;o) Me dites pas que vous connaissez
Marcel Moreau? A chaque fois que j'en parle tout le monde tombe des
nues!
Commentaire n°12
posté par
Ambre
le 11/01/2010 à 22h21
Je n'ai lu que ses Oraisons charnelles ; c'est dommage d'ailleurs car je manquais de disponibilité (d'esprit) à ce moment-là, j'aurais dû le garder pour plus tard.
Hé hé! Je ne l'ai pas lu celui-là? C'est vrai qu'il faut une certaine
disponibilité - voire disposition - d'esprit pour lire cet auteur,
tellement habité par les mots.
(je vais poursuivre... avec Liquide, rien à voir, enfin, complètement autre chose que les deux précédents lus et d'autant plus passionnant)
Commentaire n°13
posté par
Ambre
le 11/01/2010 à 22h43
Ma foi, Philippe et Didier, j'avoue ne pas vous suivre ni vous
comprendre... on peut, il me semble, parler "en toute humilité", c'est à
dire donner un avis, sans pour autant se prendre pour un être
supérieur ; ça peut très simplement se nommer "partage" sans y voir
une notion de valeur, non ?
C'est ainsi que je le vois : donner un avis en toute humilité c'est
partager en toute simplicité pour dire (prenons l'exemple d'un livre)
qu'il existe, qu'il plaît et qu'il est possible qu'en
le feuilletant d'autres l'apprécient, ce n'est pas imposer un avis ni
une échelle de valeur. Tout dépend du ton employé. Mais je dois me
tromper...
Commentaire n°14
posté par
Pascale
le 11/01/2010 à 23h39
Complètement d'accord avec toi, tu le sais, sur le partage.
Précisément, le partage suppose l'estime de celui avec qui on partage ;
je ne lui proposerai donc mon avis que si j'accorde à mon avis
une certaine valeur (c'est pour ça que très souvent je ne donne pas
mon avis). Il ne s'agit bien sûr pas d'affirmer une quelconque
supériorité mais de respecter l'oreille de celui à qui on
s'adresse. (En fait j'en ai un peu marre de ces obligations de donner
un avis, qui nous donne si souvent des "à mon humble avis, cet
auteur écrit comme une patate / un dieu / la vache de
mon voisin" (barrer la mention inutile) ; et surtout, je voulais
pointer les mauvaises raisons de lecture qui transparaissent dans ces
expressions dont la fréquence souligne le caractère artificiel
des motivations de leurs auteurs. (Pardon si je ne suis pas clair,
c'est le matin !))
Ah... je n'avais pas compris ! Oui, évidemment, là je te suis et ne
lmis jamais ces commebntaires là, allons à l'essentiel! Ceci dit, je
pars du principe qu'il ne faut pas sous-estimer
les lecteurs, les prendre pour des imbéciles comme on le fait
généralement. Je pense aux animations publiques où j'ai souvent présenté
des oeuvres dites "difficiles" et les lecteurs étaient au
RDV.
Mes moitivations de lecture ? Le plaisir, la découverte.
Commentaire n°15
posté par
Pascale
le 12/01/2010 à 09h11
Commentaire n°16
posté par
Pascale
le 12/01/2010 à 09h12
C'est un débat passionnant "humble avis" et pourquoi lit-on celui-là
plutôt que celui-ci, qui mériterait de se poursuivre hors du virtuel.
Je m'interrogeai de savoir, justement, ce que ressentait un écrivain
en lisant des éloges sur ce qu'il écrit : est-il las? est-il flatté?
Sans doute les deux, selon les sources de ces éloges...
Je pense aussi qu'il y a dans ce mot "humble" avis, une timidité, un
manque de confiance de celui (celle) qui l'émet, voire un sentiment
d'infériorité.
Sur ce, vous ayant donné mon avis (pas humble du tout) sur deux de vos
livres, je garderai pour moi l'impression que me laissera la lecture
des deux autres;o) Le silence pour un livre, comme pour
la contemplation d'un tableau, est "l'avis" le plus puissant, quand
ils vous clouent sur place par leur beauté, leur intensité.
Commentaire n°17
posté par
Ambre
le 12/01/2010 à 10h36
Mais j'aime beaucoup les avis qui se donnent pour ce qu'ils sont.
(Et pour répondre à votre question, pour ma part ; lassitude, jamais
(en tout cas pas encore !), plaisir très souvent, et surtout, plus
encore : intérêt. Intérêt de savoir ce qu'autrui a lu.
Intérêt aussi pour les avis contradictoires, notamment. Et soulagement
de se voir dépossédé de ce texte-là.)
Et si ma "curiosité" est déçue, j'essaie péniblement d'aller jusqu'au bout pour ne pas trancher sans arguments.
Philippe Annocque, je ne sais pas pourquoi;o) je l'ai lu d'emblée par plaisir et avec plaisir... mais plein d'autres aussi.
(Google çà fait peur tout de même;o))
L'humilité et la sincérité n'existeraient plus ?
(j'ai envie de rire mais je vous jure que c'est vrai)
Après avoir liquidé sa lecture, je me sentis comme en état de manque.
A part une sorte d'instinct un peu animal mais assez sûr qui me guide vers mon plaisir, j'ai rarement une idée sur ce que je vais lire ; c'est l'aventure. Un peu comme écrire, d'ailleurs. C'est après coup que je pense.
(je vais poursuivre... avec Liquide, rien à voir, enfin, complètement autre chose que les deux précédents lus et d'autant plus passionnant)
C'est ainsi que je le vois : donner un avis en toute humilité c'est partager en toute simplicité pour dire (prenons l'exemple d'un livre) qu'il existe, qu'il plaît et qu'il est possible qu'en le feuilletant d'autres l'apprécient, ce n'est pas imposer un avis ni une échelle de valeur. Tout dépend du ton employé. Mais je dois me tromper...
Mes moitivations de lecture ? Le plaisir, la découverte.
Je m'interrogeai de savoir, justement, ce que ressentait un écrivain en lisant des éloges sur ce qu'il écrit : est-il las? est-il flatté? Sans doute les deux, selon les sources de ces éloges...
Je pense aussi qu'il y a dans ce mot "humble" avis, une timidité, un manque de confiance de celui (celle) qui l'émet, voire un sentiment d'infériorité.
Sur ce, vous ayant donné mon avis (pas humble du tout) sur deux de vos livres, je garderai pour moi l'impression que me laissera la lecture des deux autres;o) Le silence pour un livre, comme pour la contemplation d'un tableau, est "l'avis" le plus puissant, quand ils vous clouent sur place par leur beauté, leur intensité.
(Et pour répondre à votre question, pour ma part ; lassitude, jamais (en tout cas pas encore !), plaisir très souvent, et surtout, plus encore : intérêt. Intérêt de savoir ce qu'autrui a lu. Intérêt aussi pour les avis contradictoires, notamment. Et soulagement de se voir dépossédé de ce texte-là.)
(Ceci n'est pas un humble avis mais un modeste aveu.)