mercredi 9 octobre 2013

C’est Albin qui se livre en papier.


vendredi ou les pieds dans le plat
Comme une fleur, zou, de l’arbre à l’escargot, du cafard à l’étoile, de l’état liquide à l’état gazeux, de la graine à l’âne et de l’âne au coq les Albin se succèdent et ne ressemblent à rien, pas un pour rappeler l’autre, celui-ci est plutôt engourdi.
Vendredi ? Samedi ? Ne sait plus trop quel jour il est. Par la porte entrouverte entend la voix, dans la cuisine.
… j’enfile mon tablier, je mets mes chaussons, je fais bouillir l'eau…
… demain j’emmène le petit au jardin botanique…
… le lundi j’attaque le jardin et mardi je vide les placards du haut…
Quand elle a circonscrit l’immédiat, Madame Marcel prend de l’avance, met tranquillement le futur dans sa poche en le conjuguant au présent, Albin lui envie sa virtuosité à faire corps.
Comment faites-vous pour vous projeter aussi facilement, Madame Marcel ?
Lui inapte au présent. Infichu de penser je ferai sans un spasme. Lui le passé le laisse désemparé.
Me projeter ? Je ne comprends pas. Que voulez-vous dire…
Albin se lève, tend craintivement le pied vers le couloir, revient sur ses pas. Trop lointain. Trop incertain. Retourne au bureau, prend son calepin, rapidement note, conjuguer au minimum/ dans le temps comme une goutte dans l’eau/ ou hors de l’eau, comment savoir.
 
Albin Bis, Albin, saison 1, cent épisodes, éditions Louise Bottu, 2013, p.117-118.
 
Vous vous rappelez ? C’était un blog, Albin journalier, que je ne suivais peut-être pas tout à fait journalièrement mais presque, et qui aujourd’hui donc est aussi un livre et ça me fait plaisir, parce que je me disais Ça quand même, ça ferait bien un livre (c’est écrit avec presque rien, trois figures qui sont à peine des personnages, un seul temps et guère plus de lieux et soudain c’est comme ce gars qui sur le coin d’une nappe en papier en trois coups de crayon vous fait dire Mais c’est moi !). Ça ferait bien un livre donc me disais-je et voilà que les éditions Louise Bottu me donnent raison, merci. Bien sûr comme je ne connaissais pas cette maison discrètement pingetienne, je vais voir où notre Albin a trouvé refuge et voici que je l’y vois attablé avec Jean-Louis Bailly, Antoine Bréa et Lucien Suel. La belle compagnie !
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Commentaires

C'est beau, la fidélité, cher Philippe Annocque.
Commentaire n°1 posté par L. Suel le 10/10/2013 à 06h56
Et ça rappelle que celui qu'on est est encore un peu celui qu'on a été.
Réponse de PhA le 10/10/2013 à 22h14
Ce livre avait été refusé par Albin Michel : Lucien Suel peut s'en féliciter à bon droit !
Commentaire n°2 posté par Dominique Hasselmann le 10/10/2013 à 08h36
C'est vous , Albin ? j'ai si souvent laissé des messages sur votre blog, autrefois... et un jour j'ai perdu vos coordonnées. Et voilà que par l'ami dominique je tombe sur l'incroyable : vos histoires très... spéciales ont fait livre. Grande joie ! Alors ces livres on les achète où ?
Commentaire n°3 posté par christiane le 11/10/2013 à 23h46
Ah non, Christiane ; même si parfois j'en aurais volontiers l'impression je ne crois pas que je sois Albin, et j'ajouterai que je ne sais pas non plus qui il est (mais cette question du qui est une vis sans fin). J'ai suivi longtemps et avec beaucoup d'intérêt Albin journalier, dont l'auteur visitait aussi parfois ces Hublots. Et quand j'ai appris la parution de ce livre ; grande joie partagée et hop, je l'ai commandé en librairie.
Réponse de PhA le 12/10/2013 à 11h08
Merci, mille fois ! Oui, c'était Albin journalier... vous n'êtes pas mal non plus ! je vais découvrir votre blog.
Commentaire n°4 posté par christiane le 12/10/2013 à 12h03
Bienvenue donc !
Réponse de PhA le 17/10/2013 à 16h43

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